Les sauvegardes sociales et environnementales du WWF : protéger la nature sans oublier l'humain

Posted on 31 January 2025

La prise en compte des aspects sociaux est un élément crucial pour le succès des projets de conservation de la nature.

Dans le domaine de la conservation de la nature, la prise en compte des aspects sociaux est désormais reconnue comme un élément crucial pour le succès des projets. Le WWF a compris que pour réussir à protéger notre planète, il faut également prendre en compte les besoins des populations locales. C'est dans cet esprit qu'a été créé en 2019 le cadre de sauvegardes sociales et environnementales (ESSF) du WWF.

Pourquoi les critères sociaux sont-ils essentiels dans la conservation ?

La conservation de la nature ne peut réussir sans tenir compte des communautés locales. Voici quelques raisons principales :

Acceptation et soutien des communautés locales : L'implication des populations dès le début du projet favorise une collaboration active et durable.
Équité et justice sociale : Les projets doivent garantir que les bénéfices de la conservation sont partagés équitablement.
Engagement communautaire : Les approches participatives, comme la gestion communautaire des ressources naturelles, sont essentielles pour une conservation efficace.
Durabilité à long terme : La prise en compte des dynamiques sociales et économiques locales est cruciale pour le succès à long terme des projets.
Réduction des conflits : Une approche inclusive permet de trouver un équilibre entre les objectifs de conservation et les besoins des communautés.

Le cadre des sauvegardes environnementales et sociales (ESSF) vise à prévenir les risques potentiels liés aux projets de conservation, notamment ceux relatifs aux populations locales. En effet, une approche inadaptée pourrait conduire ces populations à s'opposer au projet.

On peut par exemple imaginer un projet de conservation qui créerait une réserve naturelle mais priverait les populations locales de leurs moyens de subsistance traditionnels. Ce serait un échec à long terme, car ces populations pourraient se retourner contre le projet.

Le cadre ESSF vise à éviter ce genre de situations en prenant en compte à la fois les aspects environnementaux et sociaux des projets de conservation. Le cadre ESSF a pour objectif d'intégrer à la fois les considérations environnementales et sociales dans la mise en œuvre des projets de conservation.

Qu'est-ce que le Cadre de Sauvegardes Environnementales et Sociales (ESSF) ?

L'ESSF est un mécanisme institutionnel adopté par le WWF pour :
•         Gérer les risques environnementaux et sociaux liés aux activités du WWF.
•         Améliorer les résultats en matière de conservation.
•         Contribuer au bien-être social des communautés locales dans les zones d'intervention du WWF.
Ce cadre vise à systématiser les bonnes pratiques de gouvernance, notamment en matière de respect des droits de l'homme, de transparence, de non-discrimination, de participation du public et de responsabilité.
Adopté en juin 2019 par le WWF International, le cadre ESSF est un ensemble de normes, de politiques et de mécanismes visant à s'assurer que les projets de conservation ne causent pas de dommages involontaires aux communautés locales ou à l'environnement. En d'autres termes, c'est un outil qui permet au WWF de "faire le bien" sans risquer de "faire du mal".

Les 10 normes du cadre ESSF

Le cadre ESSF comprend 10 normes réparties en trois catégories. En voici un aperçu simplifié :
Catégorie 1 : Les normes de base

Gestion des risques : il s’agit d’identifier les risques potentiels avant qu'ils ne deviennent des problèmes.
Consultation et transparence : il faut impliquer les communautés locales et être ouvert sur les actions menées.
Engagement des parties prenantes : On doit s'assurer que toutes les personnes concernées ont leur mot à dire.
Mécanismes de plaintes : On offrira ici un moyen aux personnes d'exprimer leurs griefs.

Catégorie 2 : Les normes spécifiques

Restriction d'accès et réinstallation : il s’agit de gérer les situations où des personnes pourraient perdre l'accès à leurs terres.
Peuples autochtones : cette norme concerne le respect des droits et des traditions des populations autochtones.
Santé et sécurité des communautés : on s'assure que les projets n'engendrent pas de risques pour les populations locales.
Protection des habitats naturels : on s’efforcera de minimiser les impacts négatifs sur la nature.

Catégorie 3 : Les normes complémentaires

Lutte contre les parasites : cette norme concerne l’utilisation responsable des pesticides et des engrais.
Ressources physiques et culturelles : Il s’agit ici de la préservation des sites historiques, archéologiques ou sacrés.

Mise en œuvre concrète

La mise en place du cadre ESSF dans chaque projet du WWF passe par plusieurs étapes :

Évaluation des risques : On utilise un outil spécial pour identifier les risques potentiels.
Catégorisation : Les projets sont classés selon leur niveau de risque.
Planification : Si des risques sont identifiés, on élabore un plan pour les atténuer.
Mise en œuvre effective : Les mesures de sauvegarde sont intégrées dans le projet.
Suivi : Un suivi régulier est effectué pour s’assurer de la bonne marche du processus.

Comment sont gérés les griefs éventuels ?

Le WWF a mis en place plusieurs moyens pour les personnes de signaler des problèmes, y compris un bureau du médiateur indépendant. De plus, un protocole spécial existe pour répondre rapidement aux allégations de violations des droits de l'homme.

ESSF : protection de la nature et du bien-être des communautés

Le Cadre de Sauvegardes Environnementales et Sociales du WWF représente une avancée significative dans la façon dont les projets de conservation sont conçus et mis en œuvre. En intégrant systématiquement les considérations sociales et environnementales, le WWF s'efforce de créer des projets de conservation plus durables, équitables et efficaces.
Cette approche holistique reconnaît que la protection de la nature et le bien-être des communautés locales sont intrinsèquement liés, ouvrant ainsi la voie à une conservation plus inclusive et plus responsable.