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Lancement du projet PIREDD Plateau pour la préservation des forêts et l'amélioration des conditions de vie au Mai Ndombe
Le 26 septembre 2024, la petite localité de Bolobo, située dans la province du Mai Ndombe, a accueilli la cérémonie officielle de lancement du projet PIREDD Plateau. Un atelier technique a ensuite été organisé à Malebo réunissant les principaux intervenants dans la mise en œuvre du projet.
La cérémonie a connu la participation du Ministre Provincial de l’Environnement, Ignace Monza, de l'Administrateur du Territoire de Bolobo, Jonathan Ipoma, des représentants de l'UNOPS, Farhad Abdollahyan, de FONAREDD, Cédric Ilunga et du WWF, Laurent Nsenga et Julva Lisandela. Ensemble, ils ont souligné l'importance de ce projet pour la région et les communautés locales, dont les conditions de vie dépendent largement des ressources naturelles.
Un engagement renouvelé pour la protection des forêts
Le PIREDD Plateau, dont la première phase s’est déroulée entre 2016 et 2019, se concentre sur les territoires de Kwamouth, Bolobo, Yumbi et Mushie. Grâce à un financement additionnel de 10 millions de dollars, cette nouvelle phase vise à consolider les acquis et à renforcer la gouvernance locale, en collaboration avec les autorités et les ONG locales, sous la coordination du WWF.Le projet entend protéger 94 976 hectares de forêts, avec un objectif ambitieux : réduire de 15 % le taux de déforestation dans la région d'ici 2026.
Outre la protection des forêts, le projet entend améliorer les moyens de subsistance de plus de 13 000 ménages à travers des initiatives d'agroforesterie, la mise en place de paiements pour services environnementaux (PSE) et la sécurisation alimentaire. Le PIREDD Plateau vise également à injecter 4,4 millions de dollars par an dans l’économie locale grâce à ces productions durables.
Un atelier pour assurer la mise en œuvre
À la suite du lancement, un atelier technique s'est tenu à Malebo du 28 septembre au 3 octobre 2024. Cet atelier a rassemblé des représentants des services techniques de l’agriculture, de l’environnement, et du développement rural ainsi que des membres des ONG locales, chargés de la mise en œuvre sur le terrain. Le WWF, qui assure la coordination générale, a profité de cet événement pour détailler les objectifs du projet, les processus de contractualisation et les exigences administratives et financières.L’atelier a permis de clarifier le rôle des différentes parties prenantes, en mettant un accent particulier sur la gestion des risques, la conformité environnementale et la participation des communautés locales. Le projet s'inscrit dans une démarche collaborative, en impliquant activement les services techniques du territoire et les ONG locales, afin d'assurer une appropriation locale et de garantir la durabilité des résultats.
Renforcer un modèle de développement vert
Avec ce projet, le WWF et ses partenaires entendent renforcer un modèle de développement vert à l'échelle du district du Plateau. En plus de la protection des forêts, des initiatives comme l’agroforesterie, l'amélioration des infrastructures et l'encadrement des filières agricoles contribueront à la résilience des communautés face aux défis environnementaux.La phase précédente a déjà permis la plantation de plus de 4 000 hectares en agroforesterie et la création de 214 Comités Locaux de Développement (CLD), dont 144 disposent de plans de gestion des ressources naturelles. Cette nouvelle phase promet de consolider ces acquis et d’aller encore plus loin, avec des interventions clés comme la plantation de 2 090 hectares supplémentaires, la création de zones protégées et le développement des infrastructures rurales.
Le projet PIREDD Plateau, avec ses ambitions environnementales et sociales, représente une étape cruciale pour la conservation des forêts et le développement durable au Mai Ndombe, tout en offrant des perspectives économiques concrètes aux populations locales.
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Interview de Laurent Nsenga, Chef de paysage Lac Tumba-Mai Ndombe à l’occasion de l’atelier technique du prohet PIREDD Plateau
Question: Laurent Nsenga, pouvez-vous nous parler des particularités de la nouvelle phase du projet PIREDD Plateau par rapport à la phase précédente, réalisée entre 2016 et 2019 ?
Si le CAFI/FONAREDD nous a renouvelé sa confiance, c’est grâce aux résultats obtenus lors de la première phase. Cette nouvelle phase se distingue par plusieurs aspects :
Renforcement des capacités : Nous voulons que, cette fois-ci, les acteurs locaux prennent davantage de responsabilités à la fin du projet. Souvent, à la clôture des projets, les activités sont abandonnées à elles-mêmes. Nous veillerons donc à éviter cela.
Services techniques : Lors de la première phase, les services techniques intervenaient en tant que prestataires. Désormais, ils sont pleinement intégrés comme parties prenantes, jouant un rôle actif dans la mise en œuvre du projet.
Consolidation des acquis : Nous ne lançons pas un projet totalement nouveau, mais plutôt une continuation des thématiques abordées précédemment, en consolidant les acquis. Par exemple, le WWF a développé des outils lors de la première phase qui sont aujourd’hui utilisés dans d’autres PIREDD, aussi bien en RDC qu’à l’étranger. Nous allons bâtir sur ces bases solides.
Paiements pour services environnementaux (PSE) : Bien que les PSE aient déjà été mis en place dans la première phase, nous souhaitons cette fois qu’ils aient un impact encore plus tangible sur les revenus et les conditions de vie des communautés, tout en contribuant au développement local.
Question: Comment se déroulera la collaboration entre les différentes parties prenantes ?
Le CAFI/FONAREDD a confié à l’UNOPS le rôle d’agence fiduciaire du projet. Ainsi, l’UNOPS est responsable devant le FONAREDD. De son côté, l’UNOPS a passé un contrat avec le WWF, qui à son tour contractualise des ONG locales pour la mise en œuvre sur le terrain. Ces ONG seront responsables devant le WWF. En parallèle, les services techniques n’interviendront pas directement dans la mise en œuvre, mais auront un rôle de suivi. Ils veilleront notamment à ce que les plans de gestion des ressources naturelles soient transformés en plans simples d’aménagement des terroirs, comme prévu initialement.
Pour garantir une bonne collaboration, des réunions régulières seront organisées entre le WWF et l’UNOPS ainsi qu’entre le WWF, les ONG et les services techniques. Ces réunions de planification et d’évaluation permettront de suivre les progrès réalisés et d’ajuster les activités.
Question: Comment voyez-vous le succès du projet à l’issue des trois ans de son exécution ?
Pour évaluer correctement le projet, il est indispensable de disposer d’une évaluation de référence (baseline).
Nous aurons des données de référence sur les revenus des communautés et les rendements agricoles. Des enquêtes seront menées sur les revenus, la sécurité alimentaire, ainsi que sur l’état de la biodiversité. Certaines forêts, riches en biodiversité et identifiées comme ayant une haute valeur de conservation, seront préservées sous le régime des PSE et nous visons un taux d'évitement de la déforestation de 15%. Ainsi, nous pourrons mesurer précisément les avancées réalisées à la fin des trois ans.
Question: Pouvez-vous nous en dire plus sur l’ambition du projet d’effectuer les paiements pour services environnementaux (PSE) en ligne à partir de l’année prochaine ?
Le gouvernement souhaite développer un programme national de PSE, et le CAFI envisage de mettre en place un système de numérisation de ces paiements via les services de paiement mobile. Cette approche sera testée dans le cadre du projet PIREDD avant d’être déployée à plus grande échelle. Nous avons la responsabilité de contribuer à la réussite de cette ambition.
Une fois les bénéficiaires identifiés, les informations nécessaires au calcul des PSE (superficie, spéculation, etc.) seront digitalisées. Ce système permettra de vérifier rapidement toutes les données et d’effectuer les paiements de manière sécurisée. Nous avons été choisis comme projet pilote et prévoyons de lancer ces paiements lors de la prochaine COP Climat, qui se tiendra au Brésil en novembre 2025.
Question: Le projet PIREDD Plateau s’inscrit dans un cadre plus large de projets PIREDD. Quelles sont les attentes du WWF concernant l’exécution de ce projet ?
Ce projet est mis en œuvre en collaboration avec le gouvernement via le FONAREDD, mais il s’inscrit également dans la stratégie de conservation du WWF. Nos objectifs stratégiques correspondent largement aux piliers de la REDD, à savoir la gouvernance, l’aménagement du territoire, l’agriculture, les forêts, et le foncier, à l’exception de la démographie.
Le travail réalisé dans le cadre du projet PIREDD contribuera donc directement à l’atteinte des objectifs de notre stratégie de conservation.