What would you like to search for?

WWF : le monde ne doit pas rater l’occasion de conclure un accord pour la nature, comme celui de Paris, à la COP15

Une étude montre que les personnes vivant dans les régions critiques pour la biodiversité sont de plus en plus préoccupées par l’inefficacité des mesures gouvernementales.

Montreal, 29 novembre 2022. Face à l’accélération de la perte de biodiversité et à l’insécurité alimentaire croissante, le Fonds mondial pour la nature (WWF) exhorte les dirigeants à conclure un accord mondial ambitieux pour sauver les écosystèmes naturels vitaux – nos systèmes de survie – à l’occasion de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) qui se tiendra à Montréal, du 7 au 19 décembre 2022.

 

La nature décline à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité, un million d’espèces se trouvant actuellement menacées d’extinction. Les gens sont de plus en plus conscients de cette crise. Une nouvelle étude du WWF publiée aujourd’hui montre que le nombre de personnes préoccupées par le déclin rapide de la nature dans les régions critiques pour la biodiversité est passé à près de 60 %, soit une augmentation de 10 % depuis 2018*. De plus, sur les milliers de personnes interrogées, 81 % d’entre elles considèrent que la nature et les changements climatiques font partie des enjeux politiques les plus importants.

 

Le WWF fera pression sur les gouvernements, à Montréal, pour qu’ils signent une entente semblable à celle de Paris garantissant une action immédiate pour freiner et inverser la perte de biodiversité afin de bâtir un monde ayant un bilan nature positif d’ici 2030. Cela signifie que la nature devra occuper une plus grande place à la fin de la décennie comparativement à aujourd’hui. 

À ce jour, plus de 90 leaders du monde entier ont signé l’Engagement des dirigeants pour la nature qui vise à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030.

 

« La perte de biodiversité s’accélère à un rythme alarmant. Nous avons perdu la moitié des coraux d’eau chaude de la planète et nous perdons l’équivalent d’un terrain de football de forêt toutes les deux secondes**. En moins de 50 ans, les populations d’espèces ont subi un déclin des deux tiers à l’échelle mondiale. L’avenir des milieux naturels est à la croisée des chemins. Mais la nature est résiliente et, avec un accord mondial fort qui commande une action urgente, elle peut se rétablir », déclare Marco Lambertini, directeur général du WWF International.

 

« La nature détient les réponses à bon nombre des défis les plus pressants dans le monde. L’échec de la COP15 n’est pas une option. L’absence d’un accord entraînerait un risque accru de pandémies, aggraverait les changements climatiques, provoquerait une hausse du réchauffement planétaire au-delà de 1,5 °C et freinerait la croissance économique, augmentant la vulnérabilité des plus pauvres à l’insécurité alimentaire et hydrique. Pour s’attaquer à la crise de la nature, les gouvernements doivent se mettre d’accord sur un objectif qui unit le monde pour mieux protéger les milieux naturels subsistants sur la planète tout en rehaussant les efforts de restauration et en transformant les secteurs productifs pour qu’ils travaillent avec la nature, et non contre elle. Après de nombreux accords et engagements, l’heure est venue pour les dirigeants d’agir pour les humains et la planète, ici à Montréal. »
 

Le WWF souligne l’importance pour les pays de s’entendre sur un objectif de préserver au moins 30 % des terres, des eaux intérieures et des océans de la planète d’ici 2030, par le biais d’une approche fondée sur les droits qui reconnaît le leadership et les droits des peuples autochtones et des communautés locales.

Parallèlement, il faut prendre des mesures pour gérer et restaurer de façon durable les 70 % restants, et cela implique de s’attaquer aux causes de la perte de biodiversité avec la même urgence. La science montre clairement que les taux de production et de consommation mondiaux sont insoutenables et qu’ils causent de graves dommages aux systèmes naturels dont dépendent les populations pour leur subsistance et leur bien-être. Tout en reconnaissant les énormes inégalités entre les pays et au sein de ceux-ci, le WWF estime qu’un engagement à réduire de moitié l’empreinte globale de la production et de la consommation d’ici 2030 est absolument nécessaire dans le cadre mondial pour garantir la transformation des secteurs clés – notamment l’agriculture, l’alimentation, la pêche, la foresterie et l’industrie extractive et ses infrastructures – et contribuer à bâtir un monde respectueux de la nature.

 

Malgré l’engagement d’un nombre important et croissant de dirigeants des quatre coins du monde en faveur d’un accord mondial ambitieux sur la biodiversité, des enjeux essentiels restent en suspens, comme la façon de mobiliser les fonds nécessaires. Actuellement, on estime le déficit annuel de financement de la biodiversité à 700 milliards $ US. Le WWF appelle les pays à augmenter substantiellement ce financement, y compris le financement public international dont les pays en développement sont les bénéficiaires, et à orienter les flux d’investissement publics et privés vers des pratiques favorables à une nature au bilan positif, comme l’élimination ou la réaffectation de subventions et d’autres mesures incitatives néfastes pour l’environnement.

 

Les pourparlers sont l’aboutissement de quatre années de négociations difficiles, la pandémie ayant retardé jusqu’à présent tout accord sur un cadre mondial pour la biodiversité en vertu de la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations unies.

 

« Les leaders doivent envoyer un message clair que nous pouvons et devons résoudre la crise existentielle touchant la nature en même temps que nous répondons aux besoins socioéconomiques urgents actuels. Ils doivent mandater leurs ministres et leurs délégués pour réclamer à la table des négociations la transformation des engagements existants en mesures ambitieuses et trouver un terrain d’entente sur des questions délicates comme le financement. Le cycle de négociations de juin visant un accord ambitieux pour la nature n’a pas donné les résultats escomptés, mais il est encore possible d’y arriver si chaque intervenant se montre à la hauteur à Montréal », affirme Lin Li, directeur sénior de la politique mondiale et du plaidoyer, WWF International.

 

« En 2020, nous avons vu les résultats désastreux des objectifs d’Aichi sur 10 ans – et la deuxième décennie de suite à ne voir aucun des objectifs en matière de biodiversité se concrétiser à l’échelle mondiale. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une autre décennie pour la nature. Cela constituerait un manquement au devoir de la part des gouvernements et ne ferait que causer davantage de souffrances humaines. C’est pourquoi les délégués doivent se présenter à la table des négociations avec l’intention de signer un plan détaillé sur la mobilisation du financement nécessaire – les pays développés soutenant les efforts de conservation des pays en développement – et sur un mécanisme de mise en œuvre efficace qui obligera les pays à rendre des comptes ».

 

Selon le WWF, il est essentiel de prévoir un mécanisme de mise en œuvre efficace qui oblige les pays à mesurer leurs progrès par rapport aux cibles et à intensifier leurs actions au besoin pour garantir la réalisation de mesures concrètes sur le terrain.

 

Cette proposition est soulignée par l’étude du WWF qui a révélé que 56 % des personnes interrogées jugent que l’action gouvernementale pour protéger la biodiversité est insuffisante. L’étude, menée auprès de plus de 9200 personnes dans des régions affichant des taux de perte de biodiversité effarants, a aussi révélé que les gens croyaient que les mesures liées aux politiques avaient une plus grande portée que les gestes individuels des consommateurs. 

 

[FIN]

 

Note aux éditeurs :
 

Personnes-ressources 

Emma Ackerley, gestionnaire, relations avec les médias, WWF International eackerley@wwfint.org

Service des informations du WWF International news@wwfint.org 

 

Voici les éléments essentiels d’un cadre mondial ambitieux pour la biodiversité selon le WWF :

  • Une mission visant à freiner et à inverser la perte de biodiversité afin que la nature ait un bilan positif d’ici 2030.

  • L’objectif de protéger 30 % des terres et des eaux de la planète d’ici 2030 grâce à une approche fondée sur les droits.

  • Un engagement à réduire de moitié l’empreinte mondiale de production et de consommation d’ici 2030.

  • Une stratégie globale de mobilisation des ressources pour financer la mise en œuvre du cadre mondial. 

  • Un mécanisme de mise en œuvre efficace qui comprend des évaluations et des mesures échelonnées dans le temps, semblables aux dispositions de l’Accord de Paris, avec des indicateurs définis pour mesurer les progrès.

  • Une approche fondée sur les droits, reconnaissant le leadership, les droits et le savoir des peuples autochtones et des communautés locales, ainsi qu’une approche impliquant toute la société pour encourager la participation de tous les secteurs clés tout au long de la mise en place du cadre mondial.

  • L’intégration de solutions fondées sur la nature, équitables et fondées sur les droits, combinées à des approches fondées sur les écosystèmes, qui sont à la fois bénéfiques pour les gens et la nature.

 

Le document sur les attentes du WWF dans le cadre de la COP15 se trouve ici.

 

Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) COP15

Signée pour la première fois par 150 dirigeants de gouvernement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la Convention sur la diversité biologique vise à promouvoir le développement durable. La CDB compte aujourd’hui 196 pays signataires dont la vision est de parvenir à « vivre en harmonie avec la nature » d’ici 2050. Du 3 au 5 décembre, un groupe de travail à composition non limitée (cinquième réunion) rencontrera les principaux délégués avant la 15e Conférence des parties (COP15) qui se tiendra du 7 au 19 décembre à Montréal, au Canada. Plus de 10 000 personnes y sont attendues.

 
 

 

Share This!

Help us spread the message